mardi 8 décembre 2015

Mercredi 9 décembre - Histoire - La gouvernance économique mondiale depuis 1944

Powerpoint complet à récupérer :


Séances 3 et 4 - La gouvernance économique mondiale des années 1970 à nos jours - Acteurs, principes, modes de régulation et de gouvernance

II) Repenser la gouvernance économique et financière mondiale pour l’adapter à une nouvelle phase de la mondialisation ou la gouvernance mondiale depuis la fin du système de Bretton Woods : Comment adapter la gouvernance mondiale aux mutations de l’économie mondiale et du monde des années 1970 à nos jours ?

a) Les raisons de la remise en cause des Accords de Bretton Woods : 
Les années 1970 représentent un tournant dans la gouvernance économique mondiale en affirmant la dérégulation (absence de régles ou diminution du nombre de régles contraignantes) comme une solution face à une économie en crise.

  •  Les difficultés et ralentissement de l’économie américaine 
  •  La décision des Etats-Unis du Président Républicain Richard Nixon le 15 août 1971 de mettre fin à la convertibilité du dollar en or pour « défendre le dollar » et « limiter la spéculation », l'objectif réel est de rendre l'économie américaine et ses exportations plus compétitive à l'export
  •  Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 marquent les difficultés pour les économies occidentales et notamment américaine, et l’entrée en scène des pays exportateurs de pétrole qui accumulent grâce à leur coordination au sein de l’OPEP des pétrodollars qui vont être à l’origine des premiers fonds souverains et des investissements notables dans les entreprises occidentales. 

  •  L’essor d’une mondialisation des échanges au fur et à mesure de l’évolution de la Guerre froide mais surtout le développement d’une interconnexion plus grande entre places financières qui crée un marché unique des capitaux, et rend leur mobilité plus grande, fragilisant le système de Bretton Woods.
  • Les limites de Bretton Woods pour les partenaires des Américains (« le déficit sans pleurs » (De Gaulle) et l’absence du respect de la convertibilité de l’étalon-or avec le dollar) : cela permet de réduire les déficits publiques qui commencent à s'accumuler en Occident en modifiant le cours des monnaies et leur compétitivité par la dévaluation.
  •  L’apparition de nouveaux acteurs comme les NPI (Nouveaux Pays Industrialisés comme les dragons et tigres d’Asie) dans les années 1980 transforme par leur nombre les règles et le jeu des acteurs économiques,: la concurrence de ces nouveaux acteurs accentue d'autant pour les Occidentaux la nécessité de bouleverser les règles de Bretton Woods et la parité or-dollar. 
  • L’émergence de nouveaux acteurs non gouvernementaux comme le Forum Economique Mondial ou le Forum de Davos (1971) qui permet la rencontre et des décisions entre décideurs, entrepreneurs, spécialiste et stratèges, complique et complexifie les règles et la gouvernance économique mondiale. Ils modifient à leurs avantages, les règles du jeu.
SCHEMA:

 
b) Les conséquences de l’abandon du système de Bretton Woods modifient la gouvernance économique mondiale jusqu’à nos jours : 

Il faut envisager une autre gouvernance mondiale, selon d’autres principes et avec d’autres institutions, tout en prenant en compte l’évolution du monde après la Guerre froide et dans le cadre de la mondialisation contemporaine qui s'annonce.

1) De nouveaux principes qui entrainent une accélération de la mondialisation, une remise en cause de l’Etat-Nation et une instabilité financière systémique
 

  • - Les accords de Kingston en Jamaïque en 1976 officialisent l’abandon des parités fixes et la fin du contrôle des changes. Les monnaies sont libres alors de voir leurs cours fluctuer au gré des marchés et de la demande. Il est désormais possible de spéculer avec le cours des monnaies. La monnaie devient un objet de spéculation comme les autres, au rique de fragiliser certaines économies et certains Etats.
  • - Les années 1980 imposent dans le monde anglo-saxon, une révolution conservatrice néolibérale (Reagan et Thatcher en GB) et se traduisent par des principes nouveaux, éloignés des théories keynésiennes et de l’esprit de Bretton Woods
On parlera de politiques économiques « néolibérales » théorisées par l’Ecole de Chicago et des personnalités comme Milton Friedman, Arthur Laffer ou Jacques Rueff traduites par les mesures suivantes

- Recul de l’intervention étatique et dénonciation du rôle de l’Etat-providence 
- Libéralisation des mouvements de capitaux 
- Privatisation des entreprises publiques 
- Les 3D: Dérégulation, Déréglementation et Désintermédiation, notamment du secteur bancaire financier 

Les conséquences sont nombreuses :

- Les marchés doivent s’auto-réguler et le contrôle tout en remettant en cause le rôle de l’État-nation, est confié à des autorités indépendantes (banques centrales, agences de notation, institutions internationales). 

- La frontière entre public et privé s’estompe au profit du privé, cela accélère la mondialisation, la favorise tout autant que le retour des crises financières depuis 1987.

- Les échanges s’intensifient, les IDE augmentent sous l’effet du développement des FTN, tandis que la spéculation et les krachs boursiers se multiplient.


SCHEMAS:





2) Une nouvelle gouvernance, de nouveaux acteurs économiques et financiers 

  • - Le FMI voit son rôle évoluer et change de fonction: il devient « gendarme des politiques publiques » en développant des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) pour les pays qui en ont besoin, notamment ceux du Tiers Monde, ceux nouvellement décolonisés ou ceux qui sont endettés. Cela ne va pas sans limites de plusieurs natures (CF exposés et la situation de l’Argentine ou de la Grèce). 
  • - Les structures de gouvernance évoluent et de nouvelles organisations apparaissent

Le G6 est créé en 1975 (Royaume Uni, Japon, Allemagne, Etats-Unis, France, Italie – première réunion à Rambouillet) et dès 1976 il s’élargit au Canada devenant le G7, auquel la CEE participe sans être directement représentée. 

Le principe de discussions multilatérales entre Etats développés devient la norme et le principe de négociation de base. En juillet 1991, l’URSS est invitée au G7 de Londres et laisse la place à la Russie qui devient membre associé avant d’en devenir membre permanent en 1998: le (G7+1) G8 est né et il réunit les sept pays les plus riches de la planète, la Russie y est admise au regard de son poids géopolitique.  

« Une véritable diplomatie de club » (Bertrand Badié) se met en place et des accords sont trouvés au sein de ce groupe (accords du Plaza en 1985 pour la stabilisation du dollar, accords du Louvre pour la dépréciation du dollar par rapport au Yen). 

Cette approche de la gouvernance mondiale essentiellement économique évolue à terme vers des questions géopolitiques et géostratégiques (Crise des Euromissiles, réunification allemande, guerre du Koweit). Cela ne va pas sans créer des critiques et des réactions vives (manifestations en 1999 à Seattle et en 2001 à Gênes qui marquent la vivacité des mouvements altermondialistes et leurs résistances...). 

En 1999, à la suite de la crise asiatique, une réunion informelle regroupe les principaux acteurs économiques mondiaux et les principales économies du monde : c'est la naissance du G20. Il compte 19 membres auxquels s’ajoute l’UE. 

La crise économique de 2008-2009 propulse le G20 au rang de gouvernement économique du monde car il intègre les émergents (BRICS), le G20 représentant alors 85% du gouvernement mondial, 90 % du PIB mondial et deux tiers de la population mondiale. 

Ses préoccupations se sont même élargies en plus des prérogatives du G8, à d’autres questions (migrations, terrorisme, flux illégaux, environnement, question agricole pour faire face aux problèmes de la production agricole et de l’envolée des prix en 2011) 

  • - Après la Guerre froide, dans une période où la puissance américaine exprime à plein son hyperpuissance (H.Védrine), la création de l’OMC en 1995 à la suite de l’Uruguay Round (1986-1994) et de la Conférence de Marrakech, modifie les normes du commerce mondial et sa régulation. 

l'OMC remplace sous la forme d’une institution dotée d’une personnalité morale, le GATT. Elle s’impose comme le premier espace de régulation et de concertation économique. 

C’est une vraie rupture dans la gouvernance économique et commerciale mondiale. Moins puissante que le FMI ou la BM en termes d’actions et de moyens, elle supplante l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique), organisation de consultation et productrice d’études économiques au service des Etats développés, créée en 1948, siégeant à Paris et comptant 34 membres. 

Elle a pour responsabilité et mission de favoriser l’ouverture commerciale en réduisant les obstacles au libre-échange (barrières et tarifs douaniers, règlements des différends, obstacles non tarifaires…). Basée à Genève, elle compte 157 membres et s’avère dirigée par Pascal Lamy depuis 2005. 

Elle a accueilli en son sein, la Chine en 2000 et la Russie en 2011. Elle gère les accords négociés entre Etats et en contrôle l’application quand elle ne règle pas leurs désaccords au travers de réunions ou de décisions auxquelles les Etats doivent se soumettre. Un principe fort la distingue pourtant du FMI et de la BM: l’égalité entre Etats contrairement à la hiérarchie de puissance qui structure les deux autres institutions.
  • - D’autres acteurs non étatiques s’imposent dans la régulation et la gouvernance économique et financière après la chute de l’URSS: les FTN (4 page 379) qui deviennent par leur gigantisme et leur inscription dans la mondialisation, plus puissantes que des Etats et les ONG qui par leurs actions, peuvent influer sur les réglementations et sur l’opinion publique.

  • - D’autres acteurs indépendants des Etats se signalent par leur influence et leur rôle croissant dans la régulation de la mondialisation comme les agences de notation ou les banques centrales, non sans faillites lors de la crise de 2008. 
  • - On constate aussi face à l’affaiblissement des institutions onusiennes issues de Bretton Woods et de l’Etat-nation dans la mondialisation 
  • - En parallèle, on assiste à une régionalisation du monde et à l’essor d'organisations régionales (Mercosur, ALENA, ASEAN, APEC, UE…) qui reposent sur une intégration accrue et une gouvernance interne plus ou moins avancée économiquement (UE).  
  • La possibilité de liens entre elles s'accroit avec les traité transcontinentaux :
- TAFTA ou TTIP (partenariat transatlantique de commerce et d'investissement) : projet d'accord transcontinental non ratifié ni validé, initié en 2013, en cours de discussion et susceptible d'aboutir à la plus importante zone de libre-échange mondiale avec 820 millions de consommateurs potentiels, 50 % du PIB mondial et 40% des échanges mondiaux.
AECG (Accord économique et commercial global) initié en 2014 entre l'UE et le Canada pour la mise en place d'un accord régional et devant être ratifié par les Etats européens et le Canada d'ici à fin 2016.
- Tripartite, accord continental africain signé en juin 2015 visant à créer un marché commun allant du Cap au Caire, et réunissant à l'échelle africaine, trois régions économiques : le COMESA (Afrique australe et Afrique de l'Est), l'EAC (Communauté d'Afrique de l'Est) et la SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe).
- TPP, Traité transpacifique, signé le 5 octobre 2015, invite à intégrer via un traité multilatéral de libre-échange les économies d'Amérique et les régions d'Asie-Pacifique (Australie, Canada, Brunei, Chili, E-U, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Vietnam).
La gouvernance économique mondiale se complique et se modifie en profondeur avec de nouveaux acteurs, de nouveaux principes et de nouvelles logiques.
c) La gouvernance économique mondiale et ses limites : une gouvernance à plusieurs niveaux qui reste contestée et qui doit évoluer

Exposé sur l’OMC 
Exposé sur la crise de 2008
  •  - Une gouvernance insuffisante qui n’a pas su prévenir les crises, les juguler ou limiter leurs conséquences financières, économiques, politiques et sociales 
Depuis 1997, les crises systémiques se multiplient et leur impact est mondial, démontrant l’interdépendance et les relations de plus en plus étroites entre les places financières, boursières et commerciales mondiales : 
- Crise asiatique en 1997
- Crise du real brésilien en 1998 
- Krach de la nouvelle économie en 2000
- Attentats du 11 septembre 2001 et banqueroute de l’Argentine 
- Crise des subprimes de 2007 qui provoque la faillite de Lehman Brothers et la tempête financière de l’année 2008 
- Tsunami au Japon de mars 2011 qui provoquent un ralentissement en Asie 

- Crise des dettes souveraines de la zone euro en 2011 

Outre l’effet-domino que cela induit, une crise financière et boursière à un endroit du monde entraine toutes les autres places dans une situation de vulnérabilité voire de fragilité. 

Cela impacte le secteur bancaire et financier mais aussi l’économie réelle, provoquant à terme de fâcheuses et radicales conséquences économiques (difficulté à obtenir du crédit pour les entreprises et les particuliers, fermeture d’entreprises et montée du chômage, précarisation et ralentissement de la consommation…), sociales et politiques (précarisation, montée des populismes et des partis extrémistes de droite et de gauche, déstabilisation des Etats et des personnels politiques, politiques d’austérité et de rigueur…) . 

Ces crises montrent les limites de la gouvernance économique et financière mondiale et les limites de ses institutions et modes de régulation actuels. Elles se sont traduites comme pour celles de 2008 par des politiques d’austérité et de rigueur peu opérantes qui ont été très mal vécues par les populations obligées de s’y soumettre (souveraineté nationale prise en défaut), pour des résultats peu convaincants mais douloureux. Plus armées pour encadrer ou redresser les Etats en difficulté ou arbitrer entre eux, les institutions internationales ou organisations concernées (G20, FMI, BM, agence de notations) n’ont pas su prévoir ou anticiper les difficultés. Parce que là n’étaient pas forcément leurs missions mais aussi parce que les difficultés n’ont pas été considérées au sein des Etats et des FTN bancaires et financières, quand les risques n’ont pas été purement et simplement négligés. 

Les instances de régulations nationales et internationales, celles chargées de la gouvernance économique furent donc absentes, inadaptées, défaillantes ou trop peu efficaces et rapides dans leurs réactions et la prévention des risques. Il faut donc envisager d’autres modes de relais, de régulation, de prévention et d’action.

  • - Une gouvernance qui sous l’effet de la crise s’ouvre aux émergents au premier rang desquels se trouvent les BRICS (BASIC=Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine + Russie=ré-émergent), pour leur donner un nouveau rôle, rôle qu'ils étendent parce que le centre de gravité de l'économie mondiale a "basculé vers l'Asie".
 
La crise de 2008 a fait apparaître au grand jour le rôle, l’importance nouvelle et depuis lors sans cesse réaffirmée des émergents, notamment des BRICS et plus encore de la Chine dans la gouvernance économique mondiale et la gestion de la crise à court et long terme. Ainsi, souhaite-t-elle depuis son entrée en 2001 participer à la relance de l’économie mondiale sans pour autant assumer le moindre leadership économique ou dévaluer sa monnaie le yuan renmibi.

En 2009, lors du sommet de Pittsburgh, le G20 a de fait intégré officiellement les BRICS après une première invitation lors de la crise financière asiatique de 1997. Finançant certaines des économies touchées, les émergents souhaitent une meilleure maîtrise des déficits publics dans les pays développés et ne cessent d’inciter les Etats-Unis à la modération. En outre, ils sont inquiets d’un ralentissement économique accru puisque les principaux Etats touchés sont leurs principaux clients.


A partir de la décennie 2010, les BRICS s'unissent pour construire une alternative à la gouvernance financière actuelle 

Création de la New Development Bank (NDB), une nouvelle banque de développement lancés par les pays membres du groupe des BRICS, en juillet 2014 et active dès décembre 2015.  Cette institution est à considérer comme une tentative de bousculer l’architecture financière mondiale dessinée par les accords de Bretton Woods. 

Elle constitue une alternative au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale (BM), critiqués pour leur incapacité à refléter le poids grandissants des pays émergents et à favoriser les Occidentaux et plus sûrement les Etats-Unis. Les BRICS représentent 46% de la population de la planète et 19,8% du PIB mondial d'où l'opportunité de cette création et de ce rassemblement . Elle permettrait d'éviter à ces Etats, aux autres émergents et à leurs alliés d'échapper aux politiques structurelles menées et exigées par le FMi et la BM dans le cadre de prêts internationaux.

http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20130905trib000783384/gouvernance-mondiale-avec-les-nouveaux-emergents-creons-le-g25-.html

http://www.agenceecofin.com/banque/0312-34316-la-banque-des-brics-devrait-debloquer-ses-premiers-prets-en-avril-prochain


  • - Une gouvernance qui sous l’effet de la crise de 2008 remet en cause le rôle de l’Etat-nation, ses limites mais qui en montre aussi sa pertinence en cas de crise et de nécessité.
Les politiques néolibérales et l’absence de régulation qui sont à l’origine des crises des vingt dernières années et notamment de celle de 2008, ont montré que l’Etat-nation était encore nécessaire pour sauver le secteur bancaire et financier, et le recapitaliser avec de l’argent public.

Certes, son poids géopolitique, économique et financier a décru et ses modalités d’actions sont de plus en plus contraintes par des logiques supranationales comme au sein de l’UE ou des réglementations fixées par le FMI ou la BM. Sa faiblesse a aussi été soulignée après qu’il se soit endetté pour préserver ce qui pouvait l’être. Attaqué par les agences de notation pour leurs dettes publiques, leur champs d’action et leurs moyens se sont limités mais l’échelle de leur intervention reste toujours pertinente quoique réduite dans la gouvernance mondiale actuelle.


  • - Une gouvernance qui impose une approche collective et multilatérale : une logique de partenariat et d’entente.

La crise de 2008 a montré la nécessité d’une approche collective, concertée et plus rapide de tous les acteurs, tout en mobilisant des moyens conséquents à la hauteur des défis d’une économie mondialisée et interconnectée. 


Elle a redistribué les cartes au sein de la gouvernance économique mondiale au profit des émergents, fragilisant la puissance américaine et relativisant les possibilités d’action européenne. Elle remet en cause les équilibres mondiaux et en même temps elle les révèle.

Elle nécessite également de revoir les modalités de réaction face aux crises et donc la régulation des secteurs bancaires et financiers à l’échelle mondiale, en multipliant les règles prudentielles (Accords Bâle II de 2007 et Bâle III de 2012 pour stabiliser les banques) tout en s’attaquant aux paradis fiscaux.

Elle a aussi incité les Etats et les acteurs de la gouvernance à une plus grande attention et à la création de nouvelles institutions notamment à l’échelle régionale comme en Europe : Mécanisme Européen de Stabilité 2013 (MES) et traité sur la gouvernance européenne en Europe.