vendredi 18 septembre 2015

Vendredi 18 septembre - Histoire - lecture historique des mémoires de la Seconde Guerre mondiale

Séance 4 - La mémoire du génocide et de la Shoah (1944-2016)

Cours en autonomie (phase 1): Les élèves par groupes répondent aux questions suivantes en vue d'une reprise sous la forme d'un plan organisé. Chaque élève se voit assigné deux questions. 
Consignes à respecter: obligation d'appui et de citation des documents et précision dans l'expression de la pensée.

Quelle était l'importance de la reconnaissance de la mémoire du génocide après 1945 ? (5 page 87, 3 et 6 page 91) ? La distinguait-on de la mémoire de la déportation (1, 2 et 5 pages 90-91) Comment et pourquoi la mémoire de la Shoah s'affirme-t-elle à partir des années 1960 ? (2 page 81, Pages 86, 92, 3 page 93) D'où vient le nom Shoah et pourquoi s'est il imposé ?
Par quoi se traduit l'importante reconnaissance de la mémoire de la Shoah aujourd'hui ? (4 page 93, dossier page 94-95) qu'est ce que le devoir de mémoire et sa différence avec le devoir d'histoire ?


Cours en autonomie (phase 2): Les élèves mutualisent leurs travaux et l'intégrent dans le plan ci-dessous.

I) Une mémoire du génocide juif niée et occultée jusque dans les années 1960

II) Une mémoire du génocide juif qui s’affirme cepndant avec l’affirmation des mémoires de Vichy …
 


Reprise:
I) Une mémoire du génocide juif niée et occultée jusque dans les années 1960
- Mémoire occultée ou peu évoquée
- Déni volontaire, amnésie et silence des survivants + refus d'entendre leurs paroles de la part des autres acteurs
- refus des autorités politiques d'officialiser et de reconnaître parce que cela impliquerait reconnaissance des actes de Vichy et la fin du résistancialisme mais aussi indemnisations et condamnations
- Phénomène de commémoration et de reconnaissance politique dans l'espace public est d'abord le fait des résistants et non celui des survivants qui ne sont pas encore revenus
- Contexte géopolitique de la guerre froide n'aide pas
- Aucun mémorial ni aucune monumentalisation dans l'espace public en France à l'exception de ce que l'on trouvera en Israël (Yad Vashem)

II)  Une mémoire du génocide juif qui s’affirme cependant avec l’affirmation des mémoires de Vichy …
- Oeuvres historiques (Paxton, Hilberg), cinématographiques (Ophuls, Malle, ...) + Procès (Eichmann - 1976, Klaus Barbie, Papon, Touvier...) + séries TV (Holocaust) qui révèlent la mémoire de vichy et donc celle des survivants de la Shoah

III) Une mémoire  qui subit révisionnisme et négationnisme dans les années 1980, jusqu’à devenir dominante après Shoah, le film de Claude Lanzmann obligeant à la reconnaissance institutionnelle des responsabilités de l’Etat français en 1995 et le développement de cérémonies, de discours et d’un Mémorial comme celui de la Shoah à Paris

- Négationnisme
- Révisionnisme
- Intervention politique : reconnaissance par Jacques Chirac en 1995 de la reconnaissance de l'Etat Français dans le génocide
- Création de lieux de mémoire (Mémorial de la shoah = monumentalisation de la mémoire du génocide juif)
- Mémoire du génocide devient dominante...
- ...tandis que d'autres progressivement vont se faire entendre ou essayer de le faire


Cours magistral
 
Méthodologie - Comment présenter un document historique ?

- Nature précise du document:
- Auteur:
- Source de publication et de parution:
- Contexte de parution, de publication et de réception:
- Sujet du document:
- Apports du document:
- Fiabilité du document:
- Limites internes et extenes éventuelles du document: 

Définitions:

Génocide:
- Extermination systématique d'un groupe humain de même race, langue, nationalité ou religion par racisme ou par folie. 
- Destruction planifiée et organisée d'un peuple ou d'un groupe pour ce qu'il est.
Le terme génocide est un néologisme forgé en 1944 par Raphael Lemkin, professeur de droit américain d'origine juive polonaise, à partir de la racine grecque γένος génos, « naissance », « genre », « espèce », et du suffixe -cide, qui vient du terme latin caedere, « tuer », « massacrer ». Le terme est apparu pour la première fois dans son étude Axis Rule in Occupied Europe en 1944.
Un génocide est un acte "commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux", selon les termes de la convention des Nations unies du 9 décembre 1948. Cet acte peut être un meurtre, mais aussi une atteinte grave à l'intégrité mentale ou une mesure anti-natalité, l'essentiel étant que l'acte soit dirigé intentionnellement contre un groupe donné.

"Cette définition est imprécise, juge l'historien Yves Ternon sur Le Monde.fr, et il est préférable de la limiter à la destruction physique, massive d'une partie substantielle d'un groupe humain dont les membres sont tués pour leur appartenance à ce groupe." 

Dès 1946, l'Assemblée générale des Nations unies avait donné avant de la préciser une première définition du terme : "Le génocide est le refus du droit à l'existence de groupes humains entiers, de même que l'homicide est le refus du droit à l'existence à un individu."

Crime contre l'humanité:

Les crimes contre l’humanité incluent des actes commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque. La liste de ces actes recouvre, entre autres, les pratiques suivantes :

  • meurtre ;
  • extermination ;
  • réduction en esclavage ;
  • déportation ou transfert forcé de population ;
  • emprisonnement ;
  • torture ;
  • viol, esclavage sexuel, prostitution forcée, grossesse forcée, stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable ;
  • persécution d’un groupe identifiable pour des motifs d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste;
  • disparition forcée de personnes ;
  • crime d’apartheid ;
  • autres actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale.

http://www.herodote.net/Justice_internationale-synthese-470.php


L'accord de Londres du 8 août 1945 introduit une distinction entre crime de guerre et « crime contre l'humanité » dans les statuts du Tribunal militaire international qui doit juger à Nuremberg les criminels nazis. C'est la première utilisation de ce concept depuis Robespierre.

Il définit le crime contre l'humanité comme « l'assassinat, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout autre acte inhumain commis contre toutes les populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux » (article 4). 

On peut noter que cette définition est restreinte au cadre de la Seconde Guerre mondiale et de ses origines. Elle n'est pas générique. même si elle s'est généralisée depuis.

Sa conséquence juridique fondamentale est d'être imprescriptible : ses auteurs peuvent être poursuivis jusqu'au dernier jour de leur vie. Il s'agit d'une entorse à un principe juridique immémorial qui se doit d'être maniée avec précaution.


Shoah: La Shoah (hébreu : שואה, « catastrophe », anéantissement ) est l’extermination systématique par l'Allemagne nazie d'entre cinq et six millions de Juifs, soit les deux tiers des Juifs d'Europe et environ 40 % des Juifs du monde, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cette expression s'est popularisée à la suite du film de Claude Lanzmann datant de 1985.

http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/la_Shoah/144183

Holocauste:
Un holocauste est le sacrifice par le feu d’un animal. Utilisé dès le XIXe siècle dans les langues française et anglaise pour désigner le meurtre à grande échelle d’un groupe social ou ethnique, il devient l'un des termes employés après la Seconde Guerre mondiale pour tenter de caractériser le massacre systématique et ciblé des Juifs par l’Allemagne nazie, celui de « shoah » n’étant pas encore accepté. Il a été popularisé par une série télévisée américaine Holocaust qui fut diffusée en 1978.

Pour la tradition juive, un holocauste est un sacrifice :
  1. offert à Dieu pour lui être agréable ;
  2. fait de chair animale brûlée ;
  3. fait uniquement sur l’autel du Temple de Jérusalem, qui n’existe plus depuis l’an 70.
C’est pourquoi le terme d’« holocauste » est considéré par les Juifs comme un grave contresens. Les francophones européens emploient plutôt le terme de Shoah (« catastrophe naturelle » en hébreu) depuis la sortie du film Shoah de Claude Lanzmann regroupant des témoignages de rescapés des camps d’extermination. Tourné en 1985 et d’un style épuré (les images sont celles de ce qu’il restait des camps en 1985), ce film d’une durée totale de 9 h 30 a été considéré comme un événement historique et cinématographique majeur.
L'expression de « Solution finale » est celle utilisée par le régime nazi.
Le terme « Shoah » est le nom officiel que donne l’État d’Israël. Il s’agit d’une décision du Parlement israélien (Knesset) du , à l’occasion de la fixation du jour national du souvenir (Yom Ha-Shoah Ve Mered Ha-Getaot).

Liens à explorer et à lire
http://www.bullypulpit.fr/entretien-avec-robert-paxton/
http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/vichy-na-pas-protege-juifs-francais-persiste-lhistorien-robert-paxton-1081028

3ème heure

Séance  5 - Reprise générale en guise de synthèse de la séquence

Cours dialogué: Reprise de l'intégralité du travail effectué et de la séquence en cours dialogué 

http://fresques.ina.fr/jalons/parcours/0026/les-memoires-de-la-seconde-guerre-mondiale-en-france.html


Travail collectif sur la conclusion avec reprise orale du travail des élèves

Proposition d’ouverture possibles :
 - les mémoires encore occultées ou méprisées de la Seconde Guerre mondiale (tziganes même si elles sont associées aux commémorations et au programme scolaire, opposants politiques, homosexuels…)
  • l’importance des groupes mémoriels dans l’écriture des livres scolaires
  • les mémoires qui ont touché la France (Guerre d’Algèrie, Décolonisation…)
  • l’utilisation politique de la mémoire ou d’une mémoire (Hollande et Sarkozy sur la mémoire réaffirmée de la Résistance, mémoire de l’esclavage et des traites, mémoire du génocide arménien …)
  • les mémoires à l’étranger (Allemagne, Etats-Unis avec le 11 septembre…)
  • le rôle politique et social de l’historien


Développement de la composition : que faut il dans un développement ? 
- Découpage en parties et en sous parties
- Transitions entre les grandes parties (option entre les sous-parties)
- Alinéas (décalage d’un carreau en début de première partie et de première sous partie, et ensuite de deux ou trois pour montrer les sous-parties)
- Sauts de lignes obligatoires (3 à 4 lignes entre l’introduction et la première partie, idem pour le passage entre dernière partie et conclusion, 3 à 4 lignes entre grandes parties, 1 à 2 entre chaque sous parties) = aérer le texte, en rendre sa lecture et sa correction simple tout en donnant à voir formellement le plan
- Pas de futur en histoire
- Majuscules aux noms propres, aux fonctions exercées, aux institutions, aux Etats
- Sigles et acronymes (PS, UMP, PSG) à définir avant de les utiliser
- chaque citation entre guillemets, avec mentions de la ligne, de l’ouvrage et /ou de l’auteur
- Si vous tronquez ou modifiez une citation, utilisez les [...] et [un]
- Chaque ouvrage doit voir son titre souligné
- chaque récit d’événement doit répondre aux 5W (W questions + how)
- jamais de 70 mais 1970
- ponctuation et phrases verbales obligatoires



Que faut il dans une Conclusion ? 3 temps
- reprise de l’argumentation (reprise du développement et des grandes idées de ce dernier avec bornes, ruptures et concepts principaux)
- réponse à la problématique en reprenant le rôle de l’historien face aux mémoires et en élargissant la réflexion
- ouverture formulée de manière affirmative mais jamais sous la forme d’une question directe, sur la multiplication des lois mémorielles et ouverture sur les critères pour commémorer et rappeler la mémoire des Français

Rappels des notions principales et de citations pour les définir


Définir la mémoire
« La mémoire est la vie, toujours portée par des groupes vivants et, à ce titre, elle est en évolution permanente, ouverte à la dialectique du souvenir et de l’amnésie, inconsciente de ses déformations successives, vulnérable à toutes les utilisations et manipulations, susceptible de longues latences et de soudaines revitalisations. »
Nora, Pierre, « Entre Mémoire et Histoire. La problématique des lieux », Les lieux de mémoire, 1, La République, / dir. Pierre Nora, Paris, NRF/Gallimard,  1984, Bibliothèque illustrée des histoires, p. XIX-XX.
« La mémoire est un ensemble de souvenirs individuels et de représentations collectives du passé. »
Enzo Traverso, L’histoire comme champ de bataille, la Découverte, 2011


« la mémoire se définit soit par ce qu’elle rejette (soit parce qu’elle le juge insignifiant, soit parce qu’elle n’en veut pas), autant que ce qu’elle retient. Elle se définit aussi par sa capacité de recours au symbolique et par son aptitude à créer des mythes. »
Joutard, Philippe, Quand les mémoires déstabilisent l’école / dir. Sophie Ernst, INRP, 2008


La mémoire est l’aptitude à se souvenir et aussi à structurer les récits du passé.


Définir l’histoire
« L’histoire, quant à elle, est un discours critique sur le passé : une reconstitution des faits et des événements écoulés visant leur examen contextuel et leur interprétation. »
Traverso, Enzo, L’histoire comme champ de bataille, la Découverte, 2011
« L’histoire est la reconstruction toujours problématique et incomplète de ce qui n’est plus. »
Nora, Pierre, « Entre Mémoire et Histoire. La problématique des lieux », Les lieux de mémoire, 1, La République, / dir. Pierre Nora, Paris, NRF/Gallimard,  1984, Bibliothèque illustrée des histoires, p. XIX-XX.

Mémoire et Histoire sont distinctes mais en relation :
« Se concevant comme un récit objectif du passé élaboré selon des règles, l’histoire s’est émancipée de la mémoire, tantôt en la rejetant comme un obstacle (les souvenirs éphémères et trompeurs [...]), tantôt en lui attribuant un statut de source susceptible d’être exploitée avec la rigueur et la distance critique propre à tout travail scientifique. La mémoire est donc ainsi devenue un des nombreux chantiers de l’historien ; l’étude de la mémoire collective s’est progressivement constituée en véritable discipline historique »
Traverso, Enzo, L’histoire comme champ de bataille, La découverte, 2011 


Travail à faire pour lundi 21 septembre

- Géographie : vous apporterez vos affaires de géographie (livre impératif pour la 3eheure) et réfléchirez à la définition de ce qu'est la géographie, une carte et la géopolitique.
- Histoire : révisez les notions et concepts d'histoire, mémoire, historien, génocide, shoah, crime contre l'humanité, résistancialisme
- Faites le questionnaire en lien : http://goo.gl/forms/aEG1XlUpdp
- Regardez attentivement la chronologie placée sur le blog