lundi 21 mars 2016

Lundi 21 mars - Histoire - Médias et opinion publique

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Séquence - Médias et opinion publique
Séance 1 - Opinion publique, média et relations au pouvoir politique

Cours magistral

1) Qu'est ce que l'opinion publique ?
 
2) Qu'est ce qu'un média ?

Un essai de définition

La définition usuelle que nous donne les dictionnaires présente le média comme un procédé permettant la distribution, la diffusion ou la communication d'œuvres, de documents, ou de messages sonores ou audiovisuels (presse, cinéma, affiche, radiodiffusion, télédiffusion, vidéographie, télédistribution, télématique, télécommunication).

Venant du latin, media et pluriel de medium (milieu, intermédiaire), le mot français est issu de l’anglais mass-media, expression introduite dans années 1950 et francisée en 1973. Le terme média désigne aujourd’hui , dans l'acception la plus large, tout moyen de diffusion naturel (le langage, l'écriture, l'affiche) ou technique (radio,télévision, cinéma, Internet), permettant la communication, soit de façon unilatérale (transmission d'un message), soit de façon multi-latérale par un échange d'informations (web 2.0) .

Ceci étant, en dehors de ces définitions simples, il n’y a pas de définition acceptée par tou
Selon Francis Balle dans Les médias, Que sais Je ? PUF, 2010, le média se définit par “le moyen, la technique, la considération de son rôle d'intermédiaire permettant l’expression s les auteurs. En effet, ces dernières évoluent selon les auteurs, l’époque et les usages.
et la communication tout autant que l'usage. Pour Dominique Wolton, le média peut se définir en deux temps. Ce serait tout d’abord “l’ensemble de techniques de production et de transmission de messages à l'aise d'un canal, d'un support vers un terminal (récepteur, écran...) ainsi que le produit de cette technique” mais aussi “l’organisation économique, sociale et symbolique (avec ses modalités de fonctionnement et ses acteurs sociaux multiples) qui traite ces messages et qui donne lieu à des usages variés”.

En ce sens, définir le média présuppose aussi bien de considérer la technique employée (presse, ondes…), le support retenu, l’entreprise qui les emploie, les institutions et acteurs qui les produisent et les reçoivent autant que l’usage qui en est fait par différents groupes sociaux, sans omettre le sens produit.


Complexité et polysémie de la définition
La définition d’un média est donc complexe et évolue en fonction du temps, de l'espace et des groupes sociaux qui s'en servent puisqu’elle oblige à prendre en compte aussi bien les dimensions technique (matériels) que sociale (représentations et réception) qui le caractérisent. En cela, à l’instar de Dominique Wolton, tout média renvoie donc à une conception du monde, à une vision de la société et de la démocratie, mais aussi aux rapport que ces dernières entretiennent avec l'information, l'éducation et le divertissement.


Les médias existent-ils ? Comment les différencier de manière plus aisée ?

"Il n'y a pas les médias en général mais des médias avec des régimes de vérité, de crédibilité et de temporalité différents." Que sont les médias? Rémy Rieffel, 2005 (P59)

Parler des médias est donc une simplification et une facilité de langage qui ne rend pas compte de la diversité des objets et des situations (disparités entre supports, sensibilités différentes dans les positionnements face au public, inégalités de légitimité, hétérogénéité des milieux professionnels et des cibles).

En effet, une grande variété de supports et d'entreprises se rassemblent derrière l'expression  "les médias", cela ne constitue pas un univers homogène.

En outre, chaque média propose un contrat d'information à son audience reposant sur une visée informative, éducative et distractive. Ce contrat a pour objectif  d'être en phase ou d'anticiper les attentes des lecteurset spectateurs potentiels. Tacitement, chaque média impose donc une identité, une stratégie identifiables et une narration propres qui se caractérisent par une mise en forme propre et une adhésion de son auditoire de prédilection.

Ainsi, ce que l'on appelle le discours médiatique n'est pas uniforme mais polyphonique: il repose sur le choix non neutre d'un support, d'une temporalité de diffusion, d'une mise en forme, d'une identité et d'une tonalité propre pour capter le public (crédibilité, spectacle et empathie comme principes directeurs).

Comment appréhender les médias en les regroupant ?

Toutes ces distinctions brouillent et compliquent le propos, sans véritablement l’éclairer. Elles rendent ainsi trop délicate l’approche des médias et du phénomène médiatique. Dès lors, une simplification est nécessaire et peut permettre de regrouper ces derniers de plusieurs manières:

Par les techniques de diffusion et les supports:  les médias écrits et imprimés (presse), les médias audiovisuels et sonores (télévision et radios) et les médias numériques regroupant réseaux sociaux et Internet.

Par les finalités retenues: information, communication et divertissement

3) Le droit à l’information et à la liberté d’opinion et d’expression sont des droits fondamentaux et essentiels à toute démocratie: conquis au fil des siècles, ils font de la liberté de la presse, une condition sine qua non à l’existence d’une société de droits.

"La sécurité de tous ne peut être que garantie que par la liberté de la presse. Rien ne résiste à la force de l'opinion publique quand elle a le droit d'être librement exprimée. Et l'on doit se soumettre à l'agitation que cela produit. C'est nécessaire, pour que les eaux restent pures."
Thomas Jefferson, troisième Président des États-Unis (1801-1809)

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. »
Article 11 de la Déclaration française des droits de l'homme et du citoyen de 1789

Conquises au fil des siècles et de haute lutte, menacées par toute tentative autoritaire ou totalitaire, les libertés d’expression, d’information et d’opinion sont garanties par des textes fondamentaux qui encadrent la pratique journalistique et la protègent. Revendiquées dès les Lumières, obtenues en droit par les Révolutions américaine et française et réaffirmées depuis, au gré des soubresauts de l’Histoire contemporaine en France comme ailleurs, ces libertés garanties par la loi fondent toute pratique journalistique et la reconnaissent comme spécifique (Loi sur la protection des sources...). Elles l’encadrent (respect du droit à la vie privée, diffamation...) et se trouvent complétées par la charte d’éthique professionnelle du syndicat national des journalistes qui fixe la déontologie régissant notamment l’exercice du journalisme en France.

Allant de pair avec les deux industrialisations qui ont marqué le XIXème siècle et la démocratisation l’accompagnant, ces libertés se sont généralisées en Occident et ailleurs; hélas, tous les Etats du monde ne garantissent pas aujourd’hui à la presse et aux médias d’information, le droit d’exercer librement et sans contraintes leur profession, comme en témoigne le classement 2014 de Reporters sans frontières (http://rsf.org/index2014/fr-index2014.php).

Chronologie sélective des textes fondamentaux relatifs à la pratique journalistique en France et à l’étranger
Aréopagitique : Discours de M. John Milton publié en 1644 en faveur de la liberté de la presse non autorisée au Parlement d’Angleterre
Article 12 de la Déclaration d’indépendance de l’Etat de Virginie, préambule à la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique de 1776
Réflexion sur le gouvernement publié par Thomas Paine le 5 avril 1786
Premier amendement de la Déclaration des droits (Bill of rights) datant de 1791 et introduisant la Constitution américaine
Article 11 de la Déclaration française des droits de l'homme et du citoyen de 1789
Article 1er de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse en France
Article 19 de la Déclaration Universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948
Article 19 du Pacte des Nations unies relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966
Article de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950
Article 11 de la charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne du 7 décembre 2000
Décision n° 84-181 DC du 11 octobre 1984 (Loi visant à limiter la concentration et à assurer la transparence financière et le pluralisme des entreprises de presse)
Loi n° 82-652 du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle
Loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication (Loi Léotard)    
Loi n° 2010-1 du 4 janvier 2010 relative à la protection du secret des sources des journalistes     
                          
Lecture conseillée: Edwy Plenel, Le Droit de savoir, Paris, Seuil, Points, 2014


Séance 2 - L'exemple de l'affaire Dreyfus ou comment le traitement médiatique de la situation du capitaine Dreyfus en fait une affaire politique mobilisant la France et faisant de l'opinion publique, un acteur de l'affaire.

Cours magistral: introduction de l'Affaire Dreyfus
 
Cours en autonomie: Les élèves sont divisés en deux groupes, chacun chargé d'un corpus différent.

Corpus 1: 1 et 2 page 162
Corpus 2: 5 et 6 page 163
 
Sujet: Dans quelle mesure la presse française transforme-t-elle l'erreur judiciaire qu'est l'affaire Dreyfus en affaire d'Etat ?

Plan:
I) La presse française est un acteur politique et médiatique qui transforme une affaire judiciaire en affaire d'Etat.

II) En informant et en orientant l'opinion publique, elle crée les conditions du débat public mais prend aussi parti.

Etude du sujet sous forme de schéma heuristique
 
L'affaire Dreyfus ou comment le traitement médiatique de la situation du capitaine Dreyfus en fait une affaire politique mobilisant la France et faisant de l'opinion publique, un acteur de l'affaire.
 

Documents 1 et 2
nature
source
auteur
date
contexte de parution/publication et contexte historique
portée
pertinence et limites

Documents 5 et 6
nature : lettre ouverte
source
auteur
date
contexte de parution/publication et contexte historique
portée
pertinence et limites


Introduction:

- Accroche optionnelle: L'opinion publique est indissociable de l'avènement des lois démocratiques de la IIIème République en France, avènement permis par les lois républicaines de 1880 (liberté de la presse).

- "c'est dangereux d'avoir raison quand le gouvernement a tort" Voltaire 
- Présentation des documents
- Exposition du sujet
- Problématisation
- Plan

Première proposition

I) La condamnation du capitaine Dreyfus devient l'affaire Dreyfus en raison de son traitement médiatique.

II) Le traitement médiatique de la condamnation du Capitaine Dreyfus en fait une affaire politique mobilisant la France faisant de l'opinion publique, un acteur de l'affaire.

Deuxième proposition
 
I) La condamnation du capitaine Dreyfus par son traitement médiatique devient l'affaire Dreyfus.

II) Le traitement médiatique de la condamnation du Capitaine Dreyfus en fait une affaire politique mobilisant la France...

III) ...faisant de l'opinion publique, un acteur essentiel de l'affaire.